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13 janvier 2014

Finies les vacances!

Alors voilà ça y est, l'ère de la glande est définitivement terminée!

J'ai en effet commencé le taf la semaine dernière. Démarrage par 4 jours de formation assez intenses pour prendre connaissances avec les logiciels spécifiques, les procédures, etc...Bon je vous explique en gros en quoi cela consiste : c'est du secrétariat externalisé. En bref quand nos clients sont en vacances, déjà en ligne ou occupés et qu'ils ne veulent pas perdre les appels, leurs lignes sont basculées chez nous et on se charge de prendre les messages, éventuellement planifier des RDV, etc...donc quand vous appelez  votre dentiste pour ce plombage à refaire et qu'il est en plein détartrage ou que sa secrétaire est en vacances, vous pouvez ainsi tomber sur moi ou mes collègues qui prendront le relais. Simple. Là où ça se complique c'est que vous devez absolument penser que je suis effectivement au secrétariat de votre dentiste, donc si vous me demandez comment venir au cabinet ou quel temps il fait..on doit déployer tous nos talents de comédiens pour noyer le poisson! 

Au niveau de l'ambiance, c'est hyper cool. Déjà, le premier geste que l'on fait avant d'entrer dans l'entreprise, c'est enlever ses chaussures. C'est pas mortel, ça? Puis entre chaque appel, on peut librement surfer sur Internet, se mater des films, lire un bouquin, manger...par contre dès que ça sonne, il faut être au taquet et ne pas faire trainer la conversation, cadence oblige! Les clients sont des entreprises européennes qui ont choisi l'Asie plutôt que le Maghreb pour externaliser ce genre de services. On a donc une équipe italienne, allemande et espagnole. L'ambiance est multiculturelle, même si je dois bien l'avouer tout le monde a tendance à trainer avec ses congènères! Les appels que je reçois venant de France, mes horaires normaux de travail sont du lundi au vendredi de 09h00 à 18h00, ce qui fait du 15h00 - minuit, heure locale. C'est un rythme à prendre, mais je trouve cela pas mal car ça laisse tout le matin pour faire ce que l'on veut (ou pour faire une putain de grasse mat!)

La semaine dernière c'était donc la formation. On a commencé par de la théorie, puis des exercices de simulation d'appels..et j'avais même des devoirs à la maison! Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j'ai eu à rendre des devoirs maison!! Et vous? ça ne nous rajeunit pas tout ça! Et aujourd'hui les choses sérieuses commencent : premier jour en solo! J'ai hâte de prendre mes marques. Je me sens un peu comme lors d'une rentrée scolaire : Est ce que mes camarades vont m'apprécier? Est ce qu'ils seront sympas? Avec qui je vais jouer à la récré? Ces périodes de transition sont toujours intéressantes car elles permettent de se confronter vraiment à soi même : savoir comment on réagit au changement, à des situations nouvelles où l'on n'a plus de répères et où tout est à (ré) apprendre... cela permet de tester ses limites, de se rendre compte de qui l'on est vraiment à l'intérieur. C'est pourquoi la plupart d'entre nous n'aimons pas le changement, car derrière tout changement se pose la même question : le "moi" que je vais découvrir va-t-il me plaire, va-t-il me décevoir? Là pas de fuite ni de mensonge possibles : on peut certes donner le change aux autres mais on ne peut pas se mentir à soi même et ce "moi" il faut bien pouvoir l'affronter! Mais surtout je dirais l'accepter. Il faut accepter ses limites, accepter de se décevoir soi même, et travailler là dessus pour s'améliorer ou pour se rendre compte que ce changement finalement ce n'était pas pour nous...quoi qu'il en soit cette connaissance nous enrichira. Voltaire disait "plus les hommes seront éclairés et plus ils seront libres". Je trouve que cela s'applique encore plus à la connaissance de soi : aller fouiller au plus profond de soi nous libère de cette peur de se confronter à soi même et liberé de cette peur, on peut alors avancer dans n'importe quelle direction!! Alors plongez au plus profond de vous même pour pouvoir vous envoler au plus haut!

Au fait, ils recrutent!  http://www.clbs.co.th/

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7 janvier 2014

Partie de chasse

Cela fait maintenant 3 jours que je suis à Chiang Mai et je mets en chasse d’un appart. Je passe des heuuures sur Internet - quand la connexion veut bien marcher – à éplucher les annonces. Le truc populaire ici pour les expats et les touristes de longue durée, c’est le condo. Le condo, c’est quoi? C’est une sorte de chambre d’hôtel améliorée ou de mini appart dans une résidence. Vous leur payez le loyer et les charges chaque mois (eau, électricité). En option, toute une offre de services : le wifi, le frigo, le nettoyage hebdomadaire, la TV…ces services étant évidemment payants, les prix pouvant vite grimper selon le degré de confort que vous recherchez. Et ce qui est génial en Thailande, c’est qu’il y en a vraiment pour tout le monde! Quel que soit votre budget, c’est sûr que vous allez trouver! D’ailleurs cette règle s’applique à peu près pour tous les domaines. Par exemple, la bouffe : que vous ayez envie de manger italien, français, coréen ou des insectes grillés, c’est possible et ceci 24h/24. Un autre exemple, le sexe : que vous soyiez un vieux gros allemand chauve, en tongs avec des chaussettes et un marcel dégueulasse ou un jeune anglais boutonneux avec des grosses lunettes et des cheveux gras…une chose est sûre : vous trouverez toujours une fille (ou un garçon) qui vous trouvera tellement séduisant qu’elle (ou il) ne pourra pas résister à l’envie de passer la soirée avec vous (et la nuit si votre portfeuille l’a séduit encore plus). Parfois en début de soirée, je croise ce genre de mecs et on peut lire cette espèce de confiance en eux dans leur regard qui vient du fait qu’ils se disent: “eh bien moi je vais choper ce soir, nanananère!”

Enfin bref, après des heures à arpenter la ville, je commence tout de même à me demander si je vais trouver chaussure à mon pied. Trop délabré, trop petit, trop cher, trop loin, trop bruyant…rien, absolument rien ne me convient! Et parfois quand je visite un endroit que j’avais répéré sur Internet, je me demande si je ne me suis pas trompé d’adresse, tant la réalité est différente des super belles photos disponibles sur le website! Photoshop ce n’est pas que pour les mannequins! Ou parfois tout est déjà complet. Au moins c’est un mot que j’aurais vite appris aujourdhui! En plus, pour pimenter un peu le jeu, il y a une chose à savoir sur la Thailande (et l’Asie en général), c’est l’approximation des adresses! Si une rue principale (“thanon” en thailandais) est entrecoupée par des rues secondaires, ces rues (qu’on appelle des “sois” en thailandais) porteront le même nom que la rue principale. Imaginez la rue “Thanon santisuk”. Il y a 5 petites rues qui la croise. Chacune de ces rues s’appellera “Thanon santisuk, soi 1” puis “Thanon santisuk soi 2”, etc…et puis il y a des petites rues qui, elles, n’ont carrément pas de nom! Quant aux numéros il n’y en a pas vraiment non plus : un vrai labyrinthe et sans le fil d'Ariane! Il y a des endroits que je n’ai même pas trouvé!

C’est dans cet état de désespoir que je passe  devant une résidence située justement Thanon Santisuk soi 5. L’immeuble a l’air récent et la fille à l’accueil super sympa. Je visite… et ça me plait! Bon par contre niveau services, il n’y a rien : pas de frigo, pas d’équipement comme micro ondes, TV ou bouilloire. En fait il y a un lit, une armoire et une grande table avec commode...et c’est tout! Du coup ça laisse place à l’imagination! J’aimerais avoir les talents de décoratrice de ma belle soeur, mais c’est pas gagné! Et si j’appellais Valérie Damidot? Par contre j’ai un balcon avec une vue sympa sur les montagnes qui entourent Chiang Mai. Je prends l’appart pour 3 mois, histoire de tester le quartier.

Et c’est là qu’on en revient toujours à la même chose : à quel point tout est facile ici! Car quels sont les documents qu’elle m’a demandé? La photocopie de mon passeport…et c’est tout! J’imagine en France la tête de l’agent immobilier si votre dossier ne comporte que la photocopie de votre pièce d’identité! Maintenant trouver un logement en France, c’est comme passer un casting devant le Jury de la Nouvelle Star : tu dois prouver que c’est toi le locataire idéal! Alors qu’ici, un mois de loyer et un mois de caution plus tard, me voilà chez moi! ou plutôt me voilà dans une grande pièce vide qui est à moi! Il faut donc que je trouve des meubles…et voici donc la deuxième partie de chasse qui commence!

 

Quelques photos de leur website : 

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4 janvier 2014

Bons plans Bangkok

Je ne suis restée que quelques jours à Bangkok et je l’avais déjà pas mal visité lors de mon premier passage en 2011. Mais bon, voilà les quelques endroits qui m'ont marqué cette fois-ci :

- Hébergement:

Saphai Pae Backpacker Hostel

http://www.saphaipae.com/

Une super auberge de jeunesse (et pour les moins jeunes aussi!), propre, bien placée (à deux minutes à pied de la station BTS Surasak, et à 10 minutes à pied de la station Central Pier de la ligne des bateaux Express de la Chao Phaya River Boat) et avec un personnel super sympa. Des dortoirs mixtes ou séparés, des chambres simples / doubles. Wifi gratuit (et efficace) dans les chambres. Laundry room, douches et sanitaires super clean. je n’ai pas testé le petit déjeuner car je me levais trop tard pour en profiter! Il y a également un resto avec terrasse et des ordi en libre service dans le lobby. Tarif pour un dorm de 8 filles : 400 THB/nuit (si réservation par internet) et 500 THB si walk-in.

- Shopping :

Le rez de chaussée du Platinium Shopping Mall

http://www.bangkok.com/shopping-mall/platinum.htm

Une véritable mine d’or! Une succession d’allées avec des stands de fringues, chaussures, accessoires, maquillage…et tout ça pour un prix mini! Attention cet endroit est dangereux car hautement addictif! Il n’est pas rare de croiser des filles avec des énormes valises arpenter les rayons d’une manière compulsive!

- Transport :

Les bateaux bus sur les Klongs

Bangkok est sillonnée par une multitude de canaux (les klongs) et parfois il est plus simple de traverser la ville en bateau plutôt que par bus ou en métro. Surtout que le métro ne circule pas du tout dans le vieux Bangkok et pour se rendre dans les quartiers de Sukhumvit ou Silom depuis Khaosan Road, c’est la solution idéale! En plus comme ils sont peu utilisés par les touristes, c'est un mode de transport traditionnel..et économique!

- Clubbing :

Le Bangkok Beat

http://www.bangkok-beat.com/

Bangkok la nuit, ça peut vite tourner au glauque : entre les bars à pute, les clubs de strip tease ou de ping pongs shows (je vous laisse faire la recherche sur Internet pour ceux qui ne connaitraient pas cette spécialité Thailandaise)...difficile de trouver un coin pour danser sans avoir envie de vomir son verre de vodka (ou de le jeter à la gueule de certains gros pervers de touristes) à chaque pas! Heureusement sur Sukhumvit, le Bangkok Beat est là! La clientèle est cosmopolite et pas trop dégueu, la musique c'est du live - un groupe qui reprend des titres qu'on entend en boite - et ils sont vachement bons! Très bonne soirée garantie!

 

4 janvier 2014

Nouvel an à Chiang Mai

 

A mon arrivée à l’aéroport de Chiang Mai, Ana – membre de l’équipe RH – vient me chercher et me conduit à l'hôtel. Il est situé à côté du boulot et chaque nouvel employé y est logé gratuitement pendant 15 jours, ce qui laisse apparremment suffisament de temps pour trouver ses marques et chercher son propre appart. Et là, dans ma chambre, j’ai tout d’un coup un énorme coup de blues : je me retrouve seule, entre quatre murs pour la première fois depuis tellement longtemps! Cela fait 2 ans - depuis le retour de mon précédent voyage - que je vis en colocation. Me retrouver ainsi “chez moi”, seule, me laisse totalement désemparée! En plus, la boîte est située à l’extérieur du centre ville, dans un centre d’affaires proche de l’aéroport et donc loin des centres animés de la ville. Heureusement il y a quand même un centre commercial que je vais m’empresser d’aller parcourir pour fuir ma soudaine claustrophobie! Mais surtout, je prends vraiment conscience que ça y est j’y suis, va falloir bosser maintenant! Tout est allé tellement vite depuis le premier contact avec la boîte, puis le stress du visa et enfin l’excitation de retrouver la Thailande..que je n’avais pas encore pris le temps de penser à ce qui m’amène vraiment ici : travailler! Je peux vous dire qu’à l’instant présent, assise sur mon lit, dans ma chambre d’hôtel vieillote, dans un quartier éloigné du centre ville, je me demande bien ce que je suis venue faire ici! Je n’aurais qu’un mot pour décrire ce que je ressens : glauque! Heureusement un texto d’Ana me fait sortir de ma torpeur : si je veux, je peux passer au bureau rencontrer l’équipe…Je n’ai jamais été aussi heureuse à l’idée d’aller au bureau!

Je trouve facilement (il faut dire qu’il y a juste la route nationale à traverser) les locaux. Ana m’attend à la sortie de l’ascenceur au 5ème étage et la première chose que l’on fait avant d’entrer dans la boite, c’est enlever nos chaussures! Oh mon dieu, je vais travailler pieds nus! Rien que pour cela, ça valait le coup de venir travailler ici! C’est un centre d’appel, donc il y a plein de gens avec des casques en train de parler. Ils sont regroupés en équipe : les Allemands et les espagnols au 5ème étage; les français, les italiens et les belges au 6ème. Comme je suis un peu stressée, je ne regarde pas trop – je vous décrirai les lieux plus en détails lorsque j’aurais commencé. Ana m’èmmene voir l’équipe des français. Tous ne sont pas là…Je rencontre Nouria, Alexandre et surtout Marine, qui est ma “marraine”. Ils ont en effet mis en place un système de parrainage : chaque nouvel arrivant est pris en charge par son parrain, qui répond à ses questions, l’aide dans ses premiers pas, etc…et moi ma marraine c’est donc Marine, une normande de 27 ans qui est là depuis 3 mois. Elle a l’air super cool! Elle est en train de bosser et on me met un casque afin que je puisse écouter en direct live en quoi consiste son (et mon futur) job : des gens appellent un standard, un sécrétariat n’importe où en France et au lieu de tomber sur la standardiste ou la secrétaire basée en France, et bien ils tombent sur nous! Entre celui qui veut prendre rendez vous chez le Dr Dejean dans le XIV arrondissement, celle qui veut réserver un taxi à Chalons sur Saone ou un autre qui veut commander le compresseur TX38 qu’il a vu sur le catalogue de la société Compresstech à Perpignan….voilà un peu le genre d’interlocuteurs à qui j’aurai affaire! Bon c’est sûr qu’il doit y avoir des journées plus longues que les autres! Mais l’ambiance a l’air cool et entre deux appels, Marine est sur facebook, skype…bon on verra bien!

Le lendemain, c’est le 31 décembre et je n’ai vraiment pas envie de le passer toute seule! Alors je demande à ma marraine si je peux m’incruster quelque que soit ce qu’elle avait prévu de faire! Elle devait diner avec Pascale une autre française de l’équipe que je n’avais pas rencontrée. Elle passe me chercher en scoot et on part rejoindre Pascale. Je n’avais pas percuté que c’était en fait un diner avec la famille de Pascale qui est là en visite. Je me sens un peu mal de m’être inscrustée mais franchement j’aurais trop déprimée de passer cette soirée seule! En plus sa famille est très sympa! La soirée a été très agréable et le diner délicieux (resto italien avec pâtes extra fraiches et Amaretto en apéritif, un régal!). Comme sa famille a insisté pour nous inviter Marine et moi, on a donné à Pascale notre participation pour le dépenser après le diner. Ah ben oui, on ne va quand même pas en rester là! C’est décidé on va fêter le nouvel an en dansant!

En quittant Bangkok, je me disais qu’une fois à Chiang Mai, j’allais facilement commencer ma cure de désintoxication. Et bien j’avais tout faux! La nuit à Chiang Mai est aussi frénétique qu’à Bangkok! Oh mon dieu, je ne vais jamais m’en sortir! Tout commence par un premier bar dans lequel on boit un premier cocktail histoire de se mettre en jambe. Puis on file dans un deuxième bar, au bord de la rivière, pour y voir le feu d’artifice. Et là, deuxième cocktail et super feu d’artifice pour l’accompagner. Mes deux collègues sont cools, on rigole bien! Puis on va dans un lieu hallucinant : un petit quartier de 3 ou 4 rues dans lesquelles il n’y a que des bars! C’est la cacophonie, il y a un monde fou! Puisqu’on est déjà bien entamé, on laisse tomber les verres et on attaque le “bucket” : un seau avec des pailles mais c’est pas pour faire des châteaux de sable! Je suis donc en tongs, en train de danser sur de la techno en buvant un seau de whisky coke à la paille!! L’année aurait pu commencer plus mal!! Et là, que vois- je devant l’un des bars? Une espèce de rigole en glace placée en hauteur. Elle est en pente. Je me demande bien à quoi ça sert! Et puis je vois la démonstration devant moi : une personne se met à l’extrémité la plus basse, le vendeur à celle la plus haute et y fait glisser une substance liquide qui arrive à grande vitesse dans la bouche du client assoiffé! Autant vous dire que ce n’est pas de la la cristalline! Je fais moi-même 3 passages pour vérifier qu’il s’agit bien de tequila! On laissera Pascale dans un autre bar, puis on bougera dans un dernier…et à 4h du mat, il est temps de rentrer!

Bonne année à tous! Je vous souhaite une année exaltante et pleine de bonheur!

La mienne sera certainement pleine de tentations auxquelles j’aurais du mal à résister! Oscar Wilde n’a-t-il pas dit : “Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder. Résistez-y, et votre âme languira, tourmentée?”

 

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30 décembre 2013

Bangkok Fever

2 jours. J’aurais tenu 2 jours. 2 jours à Bangkok avant que la fièvre ne s’empare de moi. Shopping, drinking, dancing…Bangkok m’a mis la fièvre! Mais c’est vraiment à l’insu de mon plein gré. C’est comme lorsque vous êtes dans le métro à Paris, même sans être pressé, vous vous rendez compte au bout d’un moment que vous êtes en train de marcher super vite, happé par le rythme de la foule des usagers. Et bien Bangkok, c’est ça : c’est une ville qui vous happe. Et elle sait si bien le faire, que c’est carrément inutile - voire même naif -  d’essayer de lui résister. D’abord elle tisse sa toile : des shopping malls climatisés tous les 200 mètres, des étals de nourriture, fringues et autres marchandises sur tous les trottoirs, des marchés couverts et extérieurs, des marchés de nuit, le marché du samedi, le marché du dimanche, des supérettes ouvertes 24h/24 et 7j/7 et des vendeurs ambulants au cas où vous n’ayez toujours rien trouvé nulle part. Une fois la toile tissée, elle vous y attire par différents stratagèmes : des prix super bas, une profusion de couleurs et d’odeurs, des sourires, des sourires et encore des sourires…et surtout la sensation que TOUT est possible : quel que que soit votre besoin, quelle que soit votre envie, vous trouverez TOUT ce que vous cherchez (même si vous ne le cherchez pas) à Bangkok! Et c’est à cet instant que vous vous retrouvez pris sans ses filets. Elle n’a plus qu’à vous piquer et ça y est vous voilà atteint par la Bangkok fever!

Ca commence toujours banalement par un premier achat. Et on devient accro. Pour moi ça a été l’achat d’un sac à main. Marre de me trimbaler avec mon sac à dos de backpacker, je voulais me rapprocher de ce qui ressemble un peu à une fille. Et de fil en aiguille, on se dit qu’il faudrait quelques hauts pour aller avec et puis forcément des bas également. J’ai eu la force d’arrêter avant d’attaquer les chaussures!

Mais ce qu’il y a de plus terrible à Bangkok, ce sont les gens! C’est horrible! Vous ne rencontrez que des backpackers super sympas qui n’ont qu’une envie c’est de s’'éclater! Alors vous êtes bien obligés de faire pareil, non? En plus comme à Bangkok, les hotels restent assez chers, la façon la plus économique de se loger c’est en dortoirs. Mais là c’est encore pire! Car on se retrouve entre filles (oui j’évite les dortoirs mixtes car je vous laisse imaginer l’odeur qui s’y en dégage après que des pieds de mecs aient macéré toute une journée dans une paire de claquettes). Et que fait-on quand on se retrouve entre fiiiilles? On s’échange tous les bons plans shopping! Comment résister? Et après une dure journée de shopping, bien sûr on a faim. Donc on va au restaurant. Mais manger ça donne soif. Donc on va dans un bar. Et comme on est des filles, on tient à notre ligne. Donc on va danser pour éliminer tout ça…..Et c’est ainsi qu’on se retrouve à 4h du mat à se dire “et si on rentrait? car demain c’est shopping!”…et voilà quand c’est fini, ça recommence! C’est le cercle vicieux, la spirale infernale, la descente inévitable vers l’addiction! C’est le b.a.-ba : on devient tous membres du Badly Addicted to Bangkok Anonymous. Encore pire que les alcooliques anonymes! Mais je vous rassure, on s’en sort. Bon c’est vrai que c’est pas facile, il faut beaucoup de courage car les tentations sont partout. La première chose à faire, c’est quitter Bangkok au plus vite. Mais attention, il ne faut pas aller directement dans un trou paumé, sinon la période de sevrage est trop compliquée et c’est la rechute assurée. La clé du succès? Se donner des objectifs atteignables : “aujourd’hui je n’achète qu’un seul vêtement” par exemple. Il faut y aller progressivement et surtout se dire qu’on a tous droit à l’échec…J’en suis là aujourd’hui. Je quitte Bangkok pour Chiang Mai. Vais-je résister?

 

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29 décembre 2013

Bonne Année 2557!

Mais non je n’ai pas trempé mes baguettes dans une sauce soja hallucinogène ou je n’ai pas été transportée dans un espace spatio temporel à particules accélérées pendant mon vol, non, non et non… et je vous le confirme : en 2014 il sera bien 2557!

En effet, bien que les pays occidentaux et la Thailande utilisent le même calendrier (le calendrier grégorien), nous comptons selon l’ère chrétienne, alors que les thailandais comptent avec l’ère bouddhiste. Notre ère a débuté avec la naissance de JC et la leur avec le décès du Bouddha, 543 ans auparavant. Et dire qu’il y en a encore qui croit que c’est Jésus Criie qui a tout inventé! Bah, j’espère qu’on ne va pas changer d’ère à la mort de JH! J’imagine déjà le truc : Année 1 après Johnny, hymne national repabtisé “Allumez le feu” et apprentissage obligatoire de ses albums en cours de hallydaychisme.

Enfin bref, si vous êtes forts en calcul, vous avez déjà trouvé que oui effectivement en 2014, on sera bien en 2014+543 = 2557. ça fait un sacré un coup de vieux tout de même! Donc voilà pourquoi je vous souhaite par avance à tous une super année 2557!

Mais avant cela, il faut bien d’abord terminer 2013. Je passe les derniers jours de l’année à Bangkok. M’y voilà 2 ans après mon premier séjour et je la retrouve inchangée : toujours aussi frénétique, grouillante, avec toujours plus de centres commerciaux, toujours plus de bétôn, toujours à la quête des dernières marques ou concepts à la mode. Et dans tout cette agitation, dans cette fourmillière humaine, cependant il reste encore des moments, des endroits où le temps est comme suspendu : le vendeur de rue qui vous prépare ses beignets de bananes frites (une tuerie), ou celui qui vous épluche et coupe ses fruits pour vous les servir en salade (re tuerie), ou bien le temple coincé entre deux buildings modernes, dans lequel on prend le temps de faire brûler un encens et dire une prière…c’est ça le Bangkok que j’aime, celui qui se trouve dans ces moments si brefs mais qui nous rattachent à quelque chose d’universel, une sorte d’humanité. Dans ces moments là, on pourrait faire abstraction de tout ce qu’il y a autour et être au milieu de la campagne ou plongé 100 ans en arrière. Je n’ai pas le souvenir d’en avoir vécu souvent des moments comme ceux ci à Paris. (ou peut être lors de soirées foot entre mecs, dont les grognements et les commentaires nous replongent à l’époque des cro magnons). J’ai l’impression qu’on a déjà perdu ce lien au passé comme s’il fallait à tout prix avancer et que prendre le temps était devenu tabou, comme le symptôme honteux d’une dégénérescence annoncée. Mais moi je dis non et en cette fin d’année 2013, je fais l’éloge de la lenteur! Que 2014 (et même 2557) soit l’année où vous vous accordez enfin le temps de prendre votre temps!

Ceci étant dit, Bangkok sans toute sa grouillitude, ne serait plus tout à fait Bangkok! Alors quelques photos pour vous montrer qu’ils n’ont pas besoin de froid ici pour vous mettre dans l’ambiance de Noël! Le père Noel, c’est en tongs qui le conduit son traineau!

sapinsapin en vélos

sapin en bouteilles plastiquessapin de Noel

20 décembre 2013

Non mais allo quoi!

J’adore les expressions !

Non seulement elles permettent de faire passer des messages sous un ton souvent humoristique, mais en plus elles en disent long sur la culture d’un pays quand on en cherche l’origine. Souvent d’ailleurs cette origine s’est perdue et la plupart d’entre nous seraient incapables d’en expliquer le sens originel alors même que nous utilisons ces expressions au quotidien. Par exemple, savez-vous pourquoi on dit : « Pleurer comme une madeleine », « prendre son pied » ou « monter sur ses grands chevaux » ?…Il y en a d’autres par contre dont on comprend le sens immédiatement, comme celle-ci : « être à la croisée des chemins ». Et moi justement c’est exactement là où je me trouvais il y a 3 semaines. Je vous explique ? Bon ça risque d’être un peu long, alors pour les plus pressés, pas besoin de lire tous les épisodes, vous pouvez passer directement au chapitre final!

Tout commence le 25 novembre. J’ai terminé le boulot et quitté Paris il y a une dizaine de jours. Je suis en province chez mes parents en attendant le départ pour mon prochain voyage le 19 décembre. J’ai prévu 1 an et demi de baroude en Asie du Sud Est en débutant par l’Inde, puis Malaise, Thaïlande, Indonésie, Philippines…Le plan étant de passer un diplôme de prof de yoga en Inde puis d’essayer d’obtenir un boulot dans n’importe lequel de ces pays afin d’y rester et de ne pas retourner dans la grisaille parisienne… ou de revenir sous le soleil de Panam une fois le porte-monnaie vide si je n’ai pu trouver un job ou un mari très riche, très vieux et très très près de la mort. Je commence d’ailleurs à me mettre dans mon mode préféré, mon mode « dernière fois ». C’est un truc que j’adore ces dernières fois, ça me met toujours dans un état de bonheur absolu : dernière fois que je vois la tête de certain(e)s conards/conaces au boulot, dernier putain de RER A (j’en étais tellement heureuse que j’ai rigolé toute seule pendant tout le trajet, mes con-génères ont dû me prendre pour une tarée !), dernière fois que je mets mes chaussures à talons (j’ai presque eu un orgasme en les quittant), derniers bons petits plats de ma mère, etc…Et vous ? vous les aimez ces dernières fois ? Moi je les savoure avec délectation !

Je commence aussi tout doucement à rentrer dans ma peau de backpacker : plus de maquillage (oh mon dieu j’ai vraiment cette tête la?), le même tee shirt pendant plusieurs jours d’affilée (euh non ça fait une semaine maintenant) et je commence même à ne prendre de douche qu’un jour sur deux. Les derniers achats sont faits, le sac est bientôt prêt, les réservations vols et Hôtel à l’arrivée sont confirmées...il ne me manque plus qu’à aller à l’ambassade dans 3 jours pour obtenir le visa et c’est parti pour l’Inde !

Et puis il a suffi d’un mail pour que tout bascule…..

Je reçois en effet un message d’une boîte où j’avais postulée il y a quelques mois entre deux missions. Ils ne m’avaient pas répondu alors j’avais lâché l’affaire d’autant plus que je venais juste de trouver mon dernier boulot. Dans leur mail, ils m’indiquent qu’ils ont bien reçu mon CV (au bout de 6 mois il était temps !), qu’ils vont étudier ma candidature et qu’ils reviendront vers moi d’ici quelques jours. Ces quelques jours passent et ils ne reviennent pas vers moi. Je les relance car s’il faut encore attendre 6 mois pour qu’ils me répondent, ça fait long. Et là ils me disent qu’ils ont changé de serveur, qu’ils ne retrouvent plus mon cv et me remercient de bien vouloir leur renvoyer. Oh la la les boulets…Bon, je le fais. De toute façon, mon cv est comme les scouts « toujours prêt ! ». Et là, la RH me renvoie un mail dès le lendemain pour me dire que ma candidature les intéresse et me demande si je serai disponible pour un entretien téléphonique au plus tôt. Intéressée pour un taf ? Mais je croyais pourtant bien que j’étais sur le point de partir me faire bronzer les doigts de pieds en tongs ? Qu’est ce qui pourrait me donner envie de travailler dans cette boite ? Un détail, juste un tout petit détail : cette boite est en Thaïlande !

Et voilà comment je me suis retrouvée « à la croisée des chemins ».

La définition officielle : « C’est une expression que l’on utilise parfois lorsque l’on est devant une importante décision, lorsque l’on doit faire un choix décisif. À la croisée des chemins, il y a deux chemins, ou peut-être plus, qui s’ouvrent devant soi. Quand on est devant ce genre de choix, on est hanté par cette question : vais-je prendre la bonne décision, vais-je prendre le bon chemin ? »

Et c’est exactement ce que je ressens au moment d’appuyer sur le bouton « répondre au mail » : j’y vais ou j’y vais pas ? ça change absolument TOUT à mes projets et ça pourrait même changer TOUT le cours de ma vie…ben oui imaginons un peu que ça marche (je sais je m’emballe vite): cela veut dire que je m’installe en Thaïlande FOREVER ! Plus besoin de galérer à chercher un taf en Asie, plus besoin de se dire « ah dans 3 mois il faut que je rentre en France car je n’ai plus d’argent », plus besoin de retourner à Paris pour économiser de nouveau jusqu’au prochain départ, mais ça veut aussi dire de nouveau travailler dans un bureau, ne pas devenir prof de yoga…oh putain c’est la rave party dans mon cerveau tellement mes neurones sont en transe ! Je vois ces deux chemins là devant moi et je sais que je ne peux pas demander l’aide du public ou appeler un ami… mon choix est fait : ce sera la Thaïlande et c’est mon dernier mot jean Pierre ! Au pire du pire, au bout d’un an je me casse et je reprends mon projet exactement là où je l’avais laissé. Qu’est-ce que j’ai à perdre ?

Et vous ? Avez-vous déjà eu cette sensation ? D’être à un point de votre vie où vous savez qu'une seule décision pourra peut-être tout changer ? Quitter son mari ou rester, tromper sa femme ou remettre de l’ordre dans son couple, garder son enfant ou se faire avorter, accepter une demande en mariage ou la refuser, démissionner ou rester dans son CDI….une fois ces décision prises, il n’y a pas de retour possible, rien n’est plus comme avant…Comment faites-vous pour faire votre choix ? Notre premier réflexe c’est de faire ce qu’on attend de nous ou ce que nous croyons devoir faire pour être dans la norme, correspondre à l’image que l’on s’est forgée, ne pas décevoir ou parce que c’est plus facile…et sans que nous le sachions c’est la peur qui guide notre choix. La peur d’aller voir au fond de nous ce qui nous rend vraiment heureux. Car une fois que l’on a trouvé ce qui nous apporterait vraiment le bonheur, et qu’on se rend compte des choix que cela impliquerait, alors c’est la panique car souvent cela veut dire changer complètement de vie, être rejeté par les autres ou être pris pour un fou ! Mais c’est aussi souvent ces choix qui paraissent si difficiles au départ qui se transforment en bonheur véritable. Alors la prochaine fois que vous aussi vous vous retrouverez à la croisée des chemins, n’écoutez que vous-même et si le chemin choisi parait plus escarpé ou moins emprunté par les autres, c’est que c’est peut être bien le vôtre ! Le bonheur ne se trouve pas par GPS !

Tout ça pour dire que pour moi c’est décidé, je tente la Thaïlande et on verra bien où ça me mène ! Il faut quand même que je passe d’abord les entretiens de sélection. Ils me demandent plein de papiers, c’est la galère : lettres de référence de mes derniers employeurs (merci Jean Luc, Nathalie et Dominique), dernier diplôme, cv à jour, lettre de motivation, diplôme du baccalauréat… Catastrophe : impossible de remettre la main sur mon diplôme du bac ! Je retourne toutes les armoires, vide tous les classeurs, pas moyen de le retrouver, c’est la panique ! Je comprends maintenant pourquoi tous les parents disent à leurs enfants « passe ton bac d’abord ! » : au cas où un jour une boite thaïlandaise le leur demande ! Enfin il est retrouvé et tous les papiers sont envoyés. En effet, pour justifier l’embauche d’un étranger à la place d’un local (ce qui prive un thaïlandais de travail), il faut prouver que l’étranger a des compétences, une expérience, des études…qu’un thaïlandais n’aurait pas. Je peux leur sortir le super cendrier en pâte à sel que j’avais fait en primaire s’ils doutent encore de mon profil exceptionnel !

Enfin bref, 3 entretiens, une dizaine de mails et des heures d’attente plus tard, le couperet tombe : j’ai le job ! Je suis comme une folle, je n’ai jamais été aussi heureuse d’avoir obtenu un boulot ! Il faut dire que la boite s’occupe de toute la paperasse, et notamment du sacro-saint permis de travail, LE document tant recherché par tous ceux qui veulent s’expatrier. En effet trouver une boite qui accepte de vous sponsoriser et de faire les démarches auprès de l’immigration, c’est certes possible mais ça arrive aussi souvent que d’être assis à côté de Brad Pitt dans le RER. Donc je suis totalement hystérique… oh mais il va falloir que je change de tee shirt ! Ah et je n’ai rien à me mettre ! Et merde j’aurais pas jeté mon maquillage à la poubelle la semaine dernière ? La pétasse parisienne qui sommeillait en moi vient de se réveiller et ce n’est pas grâce à un baiser du prince charmant !

Mais alors c’est quoi ce job ? Bon ne vous emballez pas, c’est pas vraiment glamour. Pour faire simple : quand vous avez un problème avec votre Iphone, une question au sujet de votre imprimante, ou que vous voulez passer une commande de n’importe quel produit…vous appelez un service client. Et souvent vous tombez sur Marie Chantal basée en Normandie au Maroc. Et bien désormais vous risquez aussi de tomber sur Catherine, en Thaïlande. Ma boite c’est en effet une plateforme téléphonique à qui des entreprises françaises de tous secteurs ont délocalisé le service clientèle. Donc 8 heures par jour je vais répondre au téléphone à des clients parfois satisfaits, souvent neuneus ou même carrément énervés. Je vous avais dit que c’était pas glamour ! Mais bon le truc c’est qu’avec le décalage horaire, je ne travaillerai qu’à partir de 13h. Cela veut dire que tous les matins je pourrai faire tout ce que je ne pouvais plus faire à Paris : du yoga, de la méditation, du reiki...bref toute la spiritualité que je voulais trouver en Inde, je vais pouvoir l’avoir en Thaïlande et je serai payée en plus ! « Payée » est un bien grand mot, car à 600 euros par mois ça couvre à peine mes dépenses d’alcool mensuelles à Paris (non je rigole)...mais il faut dire que le coût de la vie est tellement bas, qu’on s’y retrouve au final…et puis pour les fins de mois difficiles, j’ai toujours l’option du mari très riche, très vieux et très très près de la mort.

J’arrête donc tous mes préparatifs pour l’Inde, annule tout ce qui a déjà été réservé, et je recommence tout pour la Thaïlande : billet d’avion, réservation d’hôtel pour l’arrivée, changer mes roupies indiennes en Baht…il ne me manque plus que le visa. Pour cela, il me faut plein de documents que ma boîte m’a envoyés par mail, donc mon dossier est complet. Je fais l’aller-retour en TGV dans la journée. L’ambassade ouvre à 9h30. J’arrive à 9h45...et je suis le numéro 79 ! La matinée va être longue ! Au fur et à mesure des minutes, la tension monte car je découvre que pour le visa de travail ils demandent un formulaire, le WP3, qu’apparemment je n’ai pas dans la pile de documents fournis par ma boite (mais comme tout est écrit en Thaïlandais, je ne sais pas trop). Dans le doute, j’appelle ma boite qui me confirme qu’effectivement je n’ai pas ce formulaire. L’assistante RH me rappelle en m’expliquant qu’ils ne pourront pas me le fournir car la règlementation est différente en France et me demande de lui passer l’employée quand ça sera mon tour afin qu’elle le lui explique. La pression monte d’un cran surtout que plein de personnes se voient refuser leur visa car leurs dossiers ne sont pas complets. Bon c’est à moi. J’ai l’assistante RH au téléphone et en même temps la guichetière qui non seulement refuse mon dossier car il manque ce putain de WP3 mais en plus ne veut pas prendre mon téléphone pour écouter les explications de ma boite. J’ai beau insister, rien à faire. Pire elle commence à s’énerver et à me menacer en disant qu’elle va dire au consul que je fais des histoires et qu’il ne signera pas mon visa. Oh la bridée j’avais trop envie de lui planter des baguettes dans les yeux. Je tente ma chance au guichet d’à côté. Elle non plus ne veut pas prendre mon téléphone, mais je le mets en haut-parleur et je crie à l’assistante RH de parler en thaïlandais pour que la guichetière entende. De guerre lasse, elle prend mon téléphone et va dans un bureau derrière. Pendant ce temps, la guichetière n° 1 commence à gueuler. Pas besoin de comprendre le thaïlandais pour savoir qu’elle devait dire un truc du genre que c’est inadmissible que les gens fassent ce genre de choses…je flippe que ça dégénère, mais l’autre guichetière revient. Elle a raccroché et me dit que ma boite va me rappeler pour m’expliquer. Ce qu’elle fait. Bon apparemment c’est pas gagné : il faut qu’ils obtiennent une attestation du bureau de l’emploi à Bangkok qui indique qu’ils sont exemptés de ce formulaire WP3..ah les joies de l’administra-con ! 

2 jours plus tard, j’y retourne avec cette attestation. Cette fois ci j’ai prévu le coup : j’ai passé la nuit chez une copine (merci Menuka) et je suis à 08h30 devant l’ambassade ! Et je ne suis même pas la première ! Comme on a une heure à attendre avant que les portes ne s’ouvrent je commence à sympathiser avec deux algériennes qui font la queue. Pour elles c’est encore pire : l’Algérie est sur la liste noire de la Thailande (va t-on savoir pourquoi? Peur du trafic de couscous?) et pour passer ne serait-ce qu’un jour en Thaïlande, elles ont besoin d’une tonne de paperasse ! J’ai le ticket numéro 3 et je constate avec horreur que c’est toujours la même guichetière en place. Et si elle me reconnait ? J’ai pas mis ma perruque blonde alors faut que ça passe. Ça y est c’est mon tour. Je crois que ce fut l’un des bonjours les plus hypocrites de ma vie, heureusement que je l’avais bien pratiqué dans mon ancien boulot ! Elle lit avec attention mon attestation. Le temps s’arrête. Je retiens ma respiration. C’est interminable. On est dans un remake de Matrix ou quoi ? Elle ne me regarde même pas et me tend un reçu : «Revenez dans 3 jours pour la réponse ! » Autant vous dire qu’ils m’ont paru une éternité ! J’ai eu beau méditer sur le détachement, rien à faire, pas moyen de ne pas y penser !

***

Ce matin, je me rends à l’ambassade récupérer mon passeport avec je l’espère mon visa. Je retrouve les algériennes rencontrées lors du dépôt. La première passe et on ne lui donne pas son passeport. Ah la pauvre je suis vraiment navrée pour elle! Juste parce qu’elle n’est pas née dans le bon pays ! Je suis juste après. Et à moi aussi on ne me le donne pas ! Quoi ? On nous explique que les passeports ne sont pas prêts et qu’il faut attendre. Attendre ? Mais, combien de temps ? Je décolle la semaine prochaine ! Et les allers retours à Paris commencent à coûter cher ! «Rassurez-vous » - on nous dit – « ils seront prêts dans 20 minutes ! » Mouais je suis sûre que c’est juste pour nous calmer…ça commence à devenir lourd cette histoire ! Mais contre toute attente, 20 minutes plus tard on peut de nouveau se présenter au guichet pour récupérer nos passeports. Mes deux copines algériennes ont leur visa ! Et moi ? Je tends fébrilement mon reçu. L’employé cherche mon passeport dans la pile. Il l’a trouvé. Mais y a-t-il le visa ? Ouii !! oui, oui !! oh oui !! Je pars en Thaïlande!

 

 

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***

Chapitre final :

Je viens de rentrer de Paris avec mon passeport apposé de mon magnifique visa de travail. J’ai failli le cacher dans ma culotte tellement je flippais de me faire chourer mon sac dans le métro par une bande de roumains ! Je décolle le 24 décembre pour la Thaïlande. Je commence à bosser le 6 janvier à Chiang Mai, pour un an minimum et plus si affinités. Chiang Mai c’est au nord de la Thaïlande, loin des plages, de la mer et des filles / garçons en maillot de bain. Mais bon, c’est quand même la Thaïlande merde ! Alors vous êtes tous cordialement invités chez moi ! Ah oui car au prix des loyers, j’aurais mon appart (enfin un studio, ne ramenez pas tous vos cousins quand même). My casa es tu casa ! Si vous passez dans le coin l’année prochaine, ça me ferait plaisir de vous voir ! 

 

En attendant, soyez sympas au téléphone la prochaine fois que vous appelez votre service client…non mais allo quoi !

 

10 octobre 2012

Bienvenue!

 

jalane jalane 

krabi


"jalane jalane"
(à prononcer djalane djalane)

signifie "se promener" en indonésien et en malais.

C'est l'une des premières phrases que j'ai apprises lors de mes précédents séjours dans ces pays. En effet, les gens très curieux de nature viennent souvent vous aborder pour vous parler.  Et la première chose qu'ils vous demandent c'est "où vas-tu?". Alors que nous les occidentaux, on s'attacherait d'abord à savoir comme l'on va en posant la question "comment ça va?", pour eux il est plus important de savoir où l'on va!

Et c'est donc une expression que j'ai répété des dizaines, voire des centaines de fois à de nombreux inconnus qui m'ont posé la question. C'est d’ailleurs une réponse qui leur convenait très bien car au final ils se souciaient peu de savoir où j'allais! C'était la plupart du temps plus une façon de me saluer que par souci de savoir où je me rendais.  

Mais cela ne s'arrête pas là, car il existe une émission populaire dont le nom est "jalan jalan cari makan" et qui signifie en gros "se promener à la recherche de nourriture". C'est une émission culinaire qui propose de faire découvrir les spécialités locales. Et donc souvent quand la question m'était posée je répondais par la totale "jalan jalan cari makan", ce qui déclenchait souvent un sourire voire l'hilarité de mes interlocuteurs, me garantissant bienveillance et sympathie! Comme si nous on répondait "Nespresso, what else » au serveur de café !

Et c’est ainsi que je vous emmène avec moi à la découverte de ces pays lointains et des subtilités de leurs cultures, leur langues, leurs traditions et surtout leurs peuples, qui m'ont donné l'opportunité de faire de merveilleuses rencontres et de vivre des moments de pur bonheur et de plénitude...mais aussi de galères!

 

Alors...voulez-vous jalane jalane avec moi ?

 

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